Le principe : tout revenu perçu est en théorie imposable
Astuce : Déclarer ses impôts pour un étudiant n'est pas toujours chose aisée, c'est pourquoi des professionnels sont à votre disposition pour vous accompagner.
En France, toute personne majeure ayant perçu un revenu doit en principe le déclarer, y compris les étudiants. Toutefois, le fisc prévoit des exonérations spécifiques pour cette catégorie de contribuables, en tenant compte de leur situation particulière. Il est important de distinguer les différents types de revenus qu’un étudiant peut percevoir : salaires, gratifications de stage, bourses, revenus non salariés, pension alimentaire, aides diverses.
Quels revenus étudiants sont exonérés ?
La loi accorde une exonération d’impôt sur les salaires perçus par les étudiants de moins de 26 ans, dans la limite de 5 318 € pour l’année 2024 dans le cadre de job étudiant (montant valable pour la déclaration 2025). Cela signifie que si un étudiant a gagné un salaire équivalent ou inférieur à ce montant en 2024, il n’a pas à déclarer ces revenus.
Au-delà de ce seuil, seule la partie excédentaire est imposable.
Attention : Cette exonération ne s’applique toutefois qu’aux revenus provenant de jobs étudiants ou d’activités exercées en parallèle des études, et non à un emploi à temps plein ou hors du cadre scolaire.
Les stagiaires et apprentis, quant à eux, bénéficient d’une exonération jusqu’à 21 273 € en 2024, à condition que le stage soit obligatoire dans le cadre des études et fasse l’objet d’une convention. Les gratifications perçues au-delà de ce seuil doivent être déclarées.
Pour les stages non conventionnés ou rémunérés au-delà du plafond légal, les revenus sont à déclarer intégralement.
Enfin, les bourses sur critères sociaux versées par l’État ne sont pas toutes imposables. Leur imposition est fonction de leur nature :
- Les bourses sur critères sociaux (CROUS) : exonérées d’impôt sur le revenu.
- Les bourses de mérite : également exonérées.
- Les allocations de recherche ou bourses liées à un contrat (doctorat, missions, travaux) : ces revenus sont considérés comme des salaires et sont donc imposables.
Quant aux aides versées par Pôle emploi, les collectivités territoriales ou les organismes publics, elles sont généralement exonérées, à condition qu’elles aient pour but de faciliter l’insertion professionnelle ou la reprise d’études.
À partir de quand l’étudiant doit-il faire sa propre déclaration ?
L’obligation de déclaration personnelle naît dès lors que l’étudiant n’est plus rattaché au foyer fiscal de ses parents, ou s’il perçoit des revenus au-delà des plafonds d’exonération. Cela concerne notamment :
- Les étudiants qui vivent de manière autonome et qui souhaitent être déclarés indépendamment ;
- Ceux qui sont mariés ou pacsés ;
- Ceux qui ont des revenus significatifs (plusieurs jobs, micro-entreprise, stage bien rémunéré, etc.).
Quelle est la solution la plus avantageuse pour les étudiants ?
Le rattachement au foyer fiscal des parents : une solution idéale jusqu’à 25 ans
Les étudiants âgés de moins de 21 ans au 1er janvier 2024 ou de moins de 25 ans s’ils poursuivent des études, peuvent être rattachés au foyer fiscal de leurs parents. Ce rattachement permet à la famille de bénéficier d’une demi-part ou d’une part supplémentaire, ce qui diminue l’impôt global. Dans ce cas, l’étudiant ne fait pas de déclaration à titre personnel, sauf s’il perçoit des revenus très élevés ou s’il choisit de se détacher. Les revenus perçus par l’enfant pendant l’année sont alors intégrés dans la déclaration des parents, ou bien exonérés dans certaines limites.
L’étudiant doit alors créer un espace personnel sur impots.gouv.fr, obtenir un numéro fiscal (s’il n’en a pas déjà un), et remplir sa propre déclaration de revenus. Il devra également vérifier s’il est éligible à certaines déductions (frais professionnels, crédit d’impôt pour abonnement numérique, etc.).
Faire sa propre déclaration : une marque d'autonomie
Cette option peut parfois être plus avantageuse pour les étudiants ayant des revenus proches ou supérieurs aux plafonds d’exonération, car elle permet de bénéficier d’abattements personnels et d’un taux d’imposition potentiellement plus faible.
Un cas spécifique : les étudiants auto-entrepreneurs ou freelances
De plus en plus d’étudiants cumulent études et activité indépendante. Qu’il s’agisse de graphisme, de rédaction, de soutien scolaire, de vente en ligne ou de prestations de service, ces revenus doivent être déclarés.
Les micro-entrepreneurs bénéficient d’un régime simplifié, avec un abattement forfaitaire, mais doivent impérativement déclarer leur chiffre d’affaires à l’administration fiscale, même si ce dernier est faible. Contrairement aux salaires, il n’existe pas de seuil d’exonération spécifique pour ces revenus indépendants.
Si l’activité génère des revenus importants, l’étudiant pourra être amené à payer des impôts, voire à s’acquitter de cotisations sociales auprès de l’Urssaf.
Pourquoi déclarer même en cas de non-imposition ?
Même si les revenus d’un étudiant sont en dessous des seuils d’imposition, il est vivement conseillé de les déclarer. En effet, l’administration fiscale délivre un avis de non-imposition, souvent requis pour : Obtenir des aides sociales (APL, bourse, etc.), justifier de sa situation auprès d’un bailleur, éviter une taxation par défaut en cas de contrôle et faciliter les démarches administratives futures (CAF, inscription à certains concours, etc.)