MISE EN ŒUVRE DE LA RESPONSABILITÉ PÉNALE
Acteurs de la mise en œuvre
La responsabilité pénale du dirigeant peut être engagée par :
1. Le Procureur de la République : Il engage l’action publique pour défendre les intérêts de la société.
2. La victime : Elle peut porter plainte avec constitution de partie civile pour obtenir réparation des dommages subis.
Conditions requises
Deux éléments doivent être prouvés pour qu’un dirigeant soit condamné pénalement :
- L’élément matériel: Il s’agit du comportement fautif du dirigeant, qui peut résulter d’une action ou d’une omission (ex. : défaut d’établissement des comptes annuels).
- L’élément intentionnel : Cela signifie que le dirigeant avait l’intention de commettre l’acte interdit en sachant qu’il était contraire à la loi. Pour les crimes et délits, cet élément doit être démontré sauf en cas de fautes d’imprudence ou de négligence. Pour les contraventions, l’intention n’a pas besoin d’être prouvée.
Champ d’application de la responsabilité pénale
Infractions typiques
Les infractions susceptibles d’engager la responsabilité pénale du dirigeant sont nombreuses :
- Délits de droit commun appliqués aux affaires : Escroquerie, abus de confiance ;
- Délits de droit des sociétés : Fausses déclarations dans les statuts, émission de nouvelles actions sans libération intégrale du capital, infractions relatives aux comptes sociaux ;
- Délits financiers et boursiers : Blanchiment d’argent, délit d’initié ;
- Infractions relatives aux entreprises en difficulté : Délit de banqueroute ;
- Infractions au droit de la consommation et de la propriété intellectuelle : Pratiques commerciales trompeuses, délits de contrefaçon ;
- Délits fiscaux et douaniers: Fraude fiscale ;
- Droit pénal du travail et de la sécurité sociale : Travail dissimulé, harcèlement moral, accident du travail, infractions environnementales.
Exemples
- Pratiques commerciales trompeuses : Diriger une campagne publicitaire mensongère sur les produits ou services de l'entreprise.
- Harcèlement moral : Manquer à l'obligation de protéger les salariés contre le harcèlement au travail.
- Travail dissimulé : Employer des salariés sans les déclarer aux organismes sociaux.
Moyens de défense et exonération
Délégation de pouvoirs
La délégation de pouvoirs constitue un moyen de défense efficace pour le dirigeant. Cette délégation doit répondre à certains critères :
- Le dirigeant doit prouver qu’il a effectivement délégué ses pouvoirs à une personne compétente.
- La personne déléguée doit avoir l’autorité et les moyens nécessaires pour faire respecter les mesures réglementaires.
Autres moyens d’exonération
- Force majeure : Une circonstance imprévisible et irrésistible empêchant l’exécution de l’obligation.
- Impossibilité d’influencer le comportement du contrevenant : Par exemple, un salarié emprunte un véhicule sans autorisation et commet une infraction.
- Absence de faute d’imprudence ou de négligence : Le dirigeant n’a pas manqué à ses obligations de prudence ou de sécurité prévues par la loi ou le règlement.
Accompagnement juridique : Faire appel à un avocat spécialisé pour conseil et défense en cas de poursuites.
Textes de loi applicables
La responsabilité pénale des dirigeants est encadrée par plusieurs textes législatifs. Voici quelques-uns des principaux :
- Code pénal : Responsabilité des personnes morales (Article 121-2), crimes et délits (Articles 221-1 et suivants, 222-1 et suivants, 223-1 et suivants).
- Code de commerce : Abus de biens sociaux (Article L241-2), faux et usage de faux (Article L242-6), distribution de dividendes fictifs (Article L241-3).
- Code du travail : Travail dissimulé (Article L8221-1 et suivants), harcèlement moral (Article L1152-1 et suivants).
- Code de la consommation : Pratiques commerciales trompeuses (Article L121-1 et suivants).
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