Comment obtenir l'asile en France : Guide complet pour préparer votre dossier

Julie D.
Julie D. Juriste
Rédactrice chez Visio Conseils Pro
Mis à jour le 28/11/2024
Comment obtenir l'asile en France : Guide complet pour préparer votre dossier
Le droit d’asile est un droit essentiel visant à protéger les individus persécutés dans leur pays d'origine pour des raisons de race, de religion, de nationalité, d'appartenance à un groupe social ou d'opinion politique. En France, ce droit est reconnu par la Convention de Genève de 1951 et encadré par le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA). Toutefois, l’obtention de l’asile repose sur la capacité du demandeur à prouver les risques réels de persécutions en cas de retour dans son pays. Un dossier bien préparé, documenté et cohérent est plus que nécessaire pour obtenir une décision favorable.

Sommaire

1. Comprendre le processus de demande d'asile en France

Le processus de demande d'asile comporte plusieurs étapes formelles, chacune essentielle pour l'instruction du dossier. Connaître ce processus permet de se préparer au mieux aux exigences légales et administratives.

a. Enregistrement de la demande en préfecture

La première étape de la demande d’asile en France est son enregistrement auprès de la préfecture ou du Guichet unique pour demandeurs d’asile (GUDA). Cette procédure officielle permet au demandeur de régulariser sa situation le temps que sa demande soit étudiée. Lors de l'enregistrement, le demandeur doit présenter ses documents d'identité ou, si ceux-ci manquent, expliquer les raisons de leur absence. En plus des pièces d'identité, le demandeur remplit un formulaire de déclaration de situation personnelle qui résume brièvement les motifs de sa demande. À l’issue de cette étape, le demandeur reçoit une attestation de demande d’asile, valable six mois, qui lui permet de séjourner légalement en France en attendant la décision des autorités. Ce document est renouvelable, sous réserve que la demande d’asile soit en cours de traitement.

b. Instruction par l’OFPRA

L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) est chargé d’examiner les demandes d’asile et de vérifier les motifs de persécution ou de danger invoqués par le demandeur. L'instruction du dossier comprend un entretien avec un officier de l'OFPRA, au cours duquel le demandeur doit expliquer en détail les événements et raisons ayant motivé son départ. Cet entretien est crucial : il s'agit de convaincre l'agent instructeur de la réalité des risques encourus en cas de retour au pays. Le demandeur doit être clair, cohérent et capable de répondre aux questions en précisant les circonstances de son départ. Si le demandeur ne parle pas français, un interprète est mis à disposition pour faciliter la communication. L’anticipation des questions et la clarté des réponses sont essentielles pour garantir la crédibilité de la demande.

c. Décision et recours

À l'issue de l’instruction, l’OFPRA rend une décision qui peut être positive ou négative. Si la demande est acceptée, le demandeur obtient le statut de réfugié, qui lui donne droit à une carte de résident de dix ans, ou la protection subsidiaire, accordant une carte de séjour valable un an, renouvelable. En cas de refus, le demandeur peut introduire un recours auprès de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Ce recours doit être déposé dans les 15 jours suivant la notification du refus. Le recours devant la CNDA est une deuxième chance de présenter et d’argumenter sa demande. Il est vivement conseillé de faire appel à un avocat ou à une association spécialisée pour préparer le dossier et défendre les motifs d’asile lors de cette audience.

2. Constituer un dossier solide : documents et preuves indispensables

Un dossier solide est fondamental pour prouver la véracité des persécutions ou des risques encourus par le demandeur en cas de retour dans son pays. Il doit inclure une variété de documents qui démontrent de façon convaincante la situation personnelle du demandeur.

a. Documents d’identité et justificatifs personnels

Les documents d’identité sont essentiels pour établir l’identité et la nationalité du demandeur, car ils confirment son appartenance au pays d'origine où il affirme subir des persécutions. Les passeports, cartes d’identité, permis de conduire ou tout autre document officiel sont primordiaux pour appuyer la demande. En outre, les certificats de naissance, de mariage ou tout document familial pertinent permettent de justifier des liens familiaux ou sociaux qui pourraient être mis en danger dans le pays d'origine.

b. Preuves des persécutions et menaces subies

Les preuves directes des persécutions et menaces sont indispensables pour convaincre les autorités de la réalité des dangers encourus. Des rapports médicaux peuvent attester des blessures ou des traumatismes subis en raison de violences, qu'elles soient physiques ou psychologiques. Ces preuves, émises par des professionnels de la santé, ajoutent une crédibilité aux récits de violences. Les photographies, vidéos et articles de presse sont également utiles pour illustrer la situation du demandeur ou des groupes auxquels il appartient. Par exemple, des photos de manifestations ou des articles de presse relatant des persécutions dans son pays d'origine peuvent appuyer la demande. Les documents de police ou de justice, tels que des mandats d’arrêt ou des convocations judiciaires, démontrent un ciblage direct par les autorités du pays d’origine, confirmant ainsi la réalité des persécutions.

c. Attestations et témoignages

Les témoignages écrits de proches, d'amis ou d'organisations de défense des droits de l’homme sont précieux pour renforcer le dossier. Les attestations fournies par des proches ou des amis, toujours dans le pays d'origine, qui peuvent attester de la persécution vécue ou des dangers auxquels est exposé le demandeur, sont des éléments importants. De même, les déclarations des ONG ou des organisations internationales reconnues peuvent être d’une grande valeur, surtout si elles confirment la gravité de la situation au pays d'origine. Les ONG opérant dans le pays d'origine peuvent fournir des informations précises sur les violations des droits de l'homme subies par le demandeur ou par son groupe social.

d. Documents prouvant l’engagement politique, religieux ou social

Si la demande d’asile repose sur une appartenance politique, religieuse ou sociale, des preuves tangibles de cet engagement sont nécessaires pour appuyer la demande. Les cartes de membre de partis politiques, publications, photos de manifestations ou de rassemblements permettent d'illustrer cet engagement. Ces documents montrent non seulement l'implication du demandeur, mais également les risques encourus en raison de cette affiliation. De plus, des documents publics, comme des copies de discours ou de publications, mettent en évidence le danger encouru en raison de ces activités.

3. Préparer l’entretien à l’OFPRA : astuces et conseils pratiques

L'entretien avec l’OFPRA est une étape cruciale pour le demandeur. Cet entretien permet aux autorités d’évaluer la crédibilité de son récit et la réalité des persécutions invoquées.

a. Raconter une histoire cohérente

Il est essentiel de présenter les événements de manière cohérente et détaillée. La chronologie des faits, des premières persécutions jusqu’au départ du pays, doit être logique et sans contradiction. Le demandeur doit expliquer chaque étape, chaque décision, en étant aussi précis que possible. Inclure des détails concrets, comme des dates, des lieux et des noms, renforce l'authenticité du récit et montre que les faits rapportés sont réels et vécus.

b. Expliquer clairement les raisons de la peur de retourner dans le pays d'origine

Pour l’OFPRA, il est important de comprendre pourquoi le demandeur craint spécifiquement de retourner dans son pays. Le demandeur doit donc décrire les persécutions et menaces en insistant sur la nature et la gravité des risques. Il est conseillé d’appuyer ces déclarations par des éléments concrets ou des références à des rapports internationaux confirmant les conditions au pays d'origine.

c. Se préparer aux questions de l’OFPRA

L’OFPRA posera des questions pour évaluer la véracité des affirmations. Le demandeur doit s’attendre à des questions détaillées, qui cherchent à vérifier la cohérence et l’exactitude de son récit. Pour maximiser ses chances, le demandeur peut se préparer en amont avec un avocat ou une association spécialisée. Cela permet de s’entraîner aux questions types et d’apprendre à répondre de façon claire et précise.

4. Faire appel en cas de refus de l’OFPRA

En cas de refus, le demandeur peut introduire un recours devant la CNDA, ce qui lui donne une seconde opportunité de défendre sa demande.

a. Analyse des motifs du refus

La première étape consiste à examiner les motifs de refus afin de comprendre les faiblesses du dossier initial. Cette analyse permet d'identifier les éléments à renforcer et les preuves supplémentaires à fournir pour répondre aux objections soulevées.

b. Rassembler de nouvelles preuves

Si le contexte dans le pays d'origine s’est aggravé ou si de nouvelles preuves sont disponibles, celles-ci peuvent être intégrées au dossier d’appel. Des témoignages récents ou des rapports actualisés sur la situation dans le pays d'origine apportent du poids au dossier.

c. Préparer une nouvelle audition devant la CNDA

Lors de l’audience devant la CNDA, le demandeur doit être prêt à présenter son cas avec cohérence et clarté, tout en restant constant par rapport aux informations fournies à l’OFPRA. La présence d’un avocat spécialisé est fortement recommandée pour structurer la défense du demandeur et maximiser l’impact de l’audience.

5. Les associations et aides disponibles

a. Associations de soutien aux demandeurs d’asile

Des associations telles que La Cimade, France Terre d’Asile et Gisti offrent une aide précieuse en matière d’accompagnement juridique et administratif. Ces associations peuvent aussi apporter une aide matérielle, comme des services de traduction et un logement temporaire, pour soutenir les demandeurs durant leur procédure.


b. Aide juridictionnelle

Les demandeurs d’asile ayant des ressources limitées peuvent bénéficier de l’aide juridictionnelle pour financer leur recours. Cette aide permet d’obtenir l’assistance d’un avocat pour l’appel, ce qui est nécessaire pour une défense solide.
 

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