La revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu
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Le premier changement majeur en matière fiscale concerne l’ajustement du barème progressif de l’impôt sur le revenu. Pour tenir compte de l’inflation et éviter une augmentation automatique de l’impôt lorsque les revenus augmentent simplement pour suivre le coût de la vie, les seuils des différentes tranches ont été revalorisés de 1,8 % en 2025, contre 4,8 % en 2024.
Concrètement, cette revalorisation permet à de nombreux contribuables de réduire le montant de leur impôt, voire d’échapper à l’imposition, si leur revenu n’a pas évolué plus rapidement que l’inflation.
L’ensemble des tranches du barème a donc été ajusté à la hausse :
- La première tranche imposable commence désormais à 11 498 euros (contre 11 295 euros l’an dernier), avec un taux d’imposition de 11 %.
- La deuxième tranche s’applique à partir de 29 316 euros (contre 28 798 euros précédemment), au taux de 30 %.
- La troisième tranche débute à 83 824 euros (contre 82 342 euros en 2024), avec un taux de 41 %.
- Enfin, la dernière tranche concerne les revenus supérieurs à 180 294 euros (contre 177 106 euros auparavant), soumis au taux maximal de 45 %.
Cet ajustement vise donc à protéger le pouvoir d’achat des ménages en évitant que des hausses de salaires purement liées à l’inflation n’entraînent une pression fiscale accrue.
La reconsidération des avantages fiscaux pour les familles
La déclaration de revenus 2025 s'accompagne également de nouveautés notables pour les familles, en particulier celles qui ont des enfants à charge. Comme chaque année, les plafonds des avantages fiscaux liés aux enfants ont été revalorisés pour tenir compte de l’inflation, mais une nouvelle mesure vient aussi renforcer le soutien fiscal aux foyers prenant en charge des enfants majeurs.
Tout d’abord, la majoration de quotient familial accordée pour chaque enfant à charge a été légèrement augmentée en 2025, permettant aux familles de réduire plus efficacement leur impôt. Pour mémoire, cette majoration se traduit par l’octroi d’une demi-part ou d’une part entière supplémentaire selon le nombre d’enfants et leur statut (mineur, majeur, en résidence alternée, etc.). Le plafonnement de l’avantage lié à chaque demi-part a été élevé à 1791 euros (contre 1759 euros l'année dernière), offrant un gain fiscal plus significatif à certaines familles.
De même, une autre actualité concerne les enfants majeurs non rattachés au foyer fiscal de leurs parents. Lorsqu’un enfant majeur décide de faire sa propre déclaration, bien que vivant avec ses parents, ces derniers peuvent toujours déduire la pension alimentaire versée à ce dernier, les frais relatifs à sa scolarisation, son entretien à condition qu’ils subviennent réellement à ses besoins. Et aucune justification de versement effectif n’est exigée
En 2025, le plafond de déduction de la pension alimentaire pour enfant majeur est de 6 794 euros par enfant pour les frais de scolarité ou de santé, sous réserve de justificatifs valables. Et de 4 039 euros par enfant pour le logement et la pension alimentaire.
Si l’enfant ne vit pas sous le même toit que ses parents, la déduction est aussi de 6 794 euros par enfant pour le compte des dépenses liées à la scolarité, la nutrition, la santé ou le loyer, à condition de pouvoir justifier des versements ou de l’aide financière accordée. Cette mesure est particulièrement bénéfique pour les parents d’étudiants ou de jeunes adultes en difficulté financière.
À noter : Le montant de la déduction est doublé si l'enfant majeur est marié ou pacsé.
Les réductions fiscales des dons aux associations
Les dons aux associations continuent d’ouvrir droit à des réductions d’impôt intéressantes en 2025. La règle reste inchangée : les dons à des organismes d’intérêt général permettent de bénéficier d’une réduction de 66 %, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Pour les dons destinés à des associations d’aide aux victimes de violences domestiques, la réduction grimpe à 75 %, jusqu’à un plafond de 1 000 euros.
Ces dons doivent impérativement être déclarés avec précision dans la case 7UO pour être pris en compte.
Bon à savoir : Il est recommandé de conserver les reçus fiscaux, même si l’administration n’en demande pas systématiquement la preuve lors de la déclaration. La traçabilité est essentielle, notamment en cas de contrôle ultérieur.
Le renforcement des obligations de déclaration des cryptoactifs
Les détenteurs de cryptoactifs doivent être particulièrement attentifs cette année. En 2025, l’administration fiscale met un accent particulier sur les portefeuilles d’actifs détenus par les Français à l'étranger. En effet, les contribuables ont l’obligation de déclarer ces actifs à l'administration fiscale, sous peine de sanctions. Cela rend la situation davantage complexe car, les plateformes numériques, y compris celles dédiées aux crypto-monnaies, sont , conformément à la règlementation européenne, tenues de transmettre les informations fiscales de leurs utilisateurs à l'administration fiscale de leur pays de résidence. Ainsi, il est clairement plus avantageux de déclarer ses avoirs de manière transparente et légale, car, en réalité, l’administration fiscale a accès à toutes les informations et rien ne peut réellement échapper à son contrôle.
L'application du taux individualisé aux couples
À compter du 1ᵉʳ septembre 2025, le taux individualisé sera appliqué par défaut à chacun des conjoints d’un même foyer fiscal (mariés ou pacsés), sauf si ces derniers expriment clairement leur volonté de conserver le taux commun. Jusqu’à présent, le taux commun était appliqué automatiquement, sauf demande expresse de taux différencié.
Ce basculement de logique vise à renforcer l’équité au sein du couple, notamment lorsque les écarts de revenus sont importants. Le taux individualisé permet à chacun des conjoints d’être imposé sur la base de ses propres revenus, tout en maintenant l’imposition globale du foyer inchangée. Cela évite qu’un conjoint ayant un revenu plus faible ne subisse un taux de prélèvement trop élevé, hérité d’un revenu global qui ne le concerne pas directement.
Concrètement, si un des conjoints gagne nettement moins que l’autre, le taux individualisé lui permettra de supporter un effort fiscal proportionné à ses revenus réels. Pour ceux qui souhaitent conserver le taux unique, il suffira juste de le préciser dans leur espace personnel sur impots.gouv.fr avant l’échéance.
L'extinction de certains dispositifs fiscaux
Certains dispositifs fiscaux arrivent à leur terme ou changent de visage. C’est particulièrement le cas du dispositif Pinel qui permet de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le prix d'achat d'un logement mis en location. En 2025, seuls les projets engagés avant le 31 décembre 2024 peuvent encore bénéficier de la réduction, à des taux désormais réduits.